Branchen im Zeichen der Pandemie – Markus Leser über Pflege & Betreuung

Les secteurs sous le signe de la pandémie – Markus Leser s’exprime sur le domaine des soins et de la prise en charge

Philipp Senn
Philipp Senn

Le Dr Markus Leser est responsable du domaine spécialisé «Personnes âgées» et membre de la direction de CURAVIVA. Dans cet entretien, il me dit comment la situation de pandémie a transformé l’accompagnement, les soins et la prise en charge individuels des personnes âgées et quelles traces resteront à l’avenir.

Janine: La pandémie a posé d’immenses défis au système de santé. Comment cela s’est-il manifesté dans le domaine des soins et de la prise en charge?

Markus Leser: La nature des défis évolue constamment, mais leur nombre ne diminue jamais, bien au contraire. On compte notamment la charge financière causée par les mesures de protection, le manque de personnel et l’extension des soins, par exemple en cas de quarantaine. À cela s’ajoute l’organisation du matériel et des nouveaux processus, comme pour les mesures de protection ou actuellement pour la mise en œuvre des vaccinations. Un point très important est aussi la charge émotionnelle pour toutes les personnes impliquées. Des résidents, qui luttent contre la solitude et le sentiment d’insécurité, au personnel soignant, qui est exposé à une charge de travail énorme, en passant par la direction, qui se trouve constamment dans un dilemme éthique entre sécurité et liberté lors de la mise en œuvre des mesures.

La vision de CURAVIVA Suisse est «Ensemble aujourd’hui et demain». Où en est le système de santé aujourd’hui en matière de soins et de prise en charge? Quelles traces la situation de pandémie a-t-elle laissé derrière elle et comment celles-ci influenceront-elles demain?

Le secteur se trouve actuellement en pleine mutation, mais à mon avis, il est sur la bonne voie. La pandémie a certes rendu certaines choses plus difficiles, mais elle a aussi accéléré la mise en œuvre de certains points. Un bon exemple en est le «Modèle d’habitat et de soins 2030» développé par CURAVIVA, qui vise à améliorer la vie des personnes âgées. La pandémie n’a pas modifié les principes directeurs qui y sont définis, bien au contraire. En raison de l’aggravation de la situation, ces points ont également été davantage portés à l’attention de groupes d’intérêts extérieurs et ont donc finalement trouvé un meilleur écho sur le plan politique. Pour l’instant, nous sommes encore au milieu de la deuxième vague, c’est pourquoi l’impact durable de cette situation sur l’avenir des soins n’est pas encore très clair. Toutefois, je garde espoir dans le fait que cette prise de conscience se poursuive sur la durée et que le secteur bénéficie également d’un soutien et d’une attention positive accrus sur le long terme.

Quels défis de cette période considérez-vous comme particulièrement lourds pour le secteur?

Comme déjà mentionné dans la première question, de nouveaux défis apparaissent constamment en période de changement. Il y en a cependant un qui ne change pas: la charge mentale. Pour le personnel soignant en particulier, la situation est incroyablement difficile. Un de mes chers collègues l’a dit un jour avec justesse: «Dans un home, les gens s’accumulent». C’est la réalité, on ne peut pas envoyer le personnel soignant en télétravail. Ainsi, malgré toutes les mesures de protection, la possibilité qu’une personne se fasse infecter ne peut pas être complètement exclue. Ce fait est intériorisé par les collaborateurs sous la forme d’une peur sous-jacente qui les accompagne constamment. C’est sous cette pression qu’ils doivent effectuer leur travail déjà difficile et stressant en temps normal. Et malgré tous ces défis, ils font tout leur possible pour offrir aux résidents une qualité de vie aussi élevée que possible. Cela implique également le fait de toujours donner un sourire et du réconfort à un résident, et ce malgré tous les soucis. C’est une tâche gigantesque qu’ils maîtrisent chaque jour.

En tant que membre de la direction, vous faites entendre les intérêts de vos membres auprès du public. L’orientation de ces intérêts a-t-elle changé au cours de l’année écoulée?

Non, elle n’a pas changé, mais s’est vu ajouter un point important: travailler dans un dilemme éthique constant. Il en résulte la volonté de trouver une solution à un problème insoluble. Comme mentionné dans la première question, depuis le début de la pandémie, la direction a été constamment tiraillée entre les priorités contradictoires que sont la sécurité et la liberté. L’une est en concurrence avec l’autre. Pour moi, un home est une version miniature de la société. Tous les conflits ont lieu en comités restreints, et ici aussi, des parties d’opinions différentes essaient de se convaincre mutuellement. Une sécurité totale signifie une restriction de la liberté, par exemple en interdisant les visites. Certains résidents sont prêts à renoncer aux visites au détriment de leur sécurité, mais pour d’autres, cela représente un sacrifice bien trop important. Les proches et les groupes d’intérêt extérieurs ont également des avis partagés sur ce point. Assumer cette tâche insoluble, qui laisse toujours une partie insatisfaite, est incroyablement stressant. Le désir d’éduquer le public est grand. S’il y avait une plus grande prise de conscience de la nécessité de procéder à des restrictions, cela permettrait déjà de réduire la pression. Il n’y a pas de noir et blanc, ni de bien ou de mal, cela reste une question de jugement que l’on doit émettre et de conséquences avec lesquelles on doit vivre.

Vous êtes responsable du domaine spécialisé «Personnes âgées». Quel est, selon vous, le plus grand défi de la situation actuelle en ce qui concerne les personnes âgées?

Dans les homes, l’attitude des résidents varie fortement. Les personnes qui ont déjà accepté la fin de leur vie sont souvent plus détendues face à la pandémie. Elles n’ont pas peur de mourir et sont donc moins préoccupées par ce qui pourrait leur arriver en cas d’infection. Mais il y a aussi celles qui ressentent une grande insécurité et qui sont en partie effrayées. L’avantage d’un home est que les soignants et les autres membres du personnel sont là pour rassurer et enlever une partie de la solitude qui peut survenir. Pendant l’interdiction des visites lors du premier confinement, de nombreux professionnels ont remplacé les proches. Depuis, il y a heureusement un consensus sur le fait qu’une interdiction complète des visites ne doit plus être imposée. En tout cas, des études ont montré que le sentiment de solitude peut augmenter avec l’âge – même en l’absence de pandémie – et il convient de ne pas l’exacerber. Cela m’amène à un autre aspect qui est malheureusement souvent oublié: de nombreuses personnes âgées vivent encore chez elles et sont complètement apeurées par la situation actuelle. Celles qui ne disposent pas d’un réseau solide dans leur entourage familial se retrouvent isolées, ce qui augmente énormément la charge psychique. Cela ne doit pas être sous-estimé: beaucoup de personnes âgées ont désespérément besoin d’aide en raison de la situation de l’année passée.Cette année, nous voulions donner à nos clients quelque chose à emporter avec eux tout au long de 2021, un cadeau qui laisse des traces positives. Des traces d’espoir et de confiance dans le fait que nous pouvons utiliser les défis relevés l’année passée pour changer les choses pour le mieux. C’est pourquoi nous avons fait un don à trois organisations au nom de la communauté HIN. L’un de ces trois dons va à Coronavirus Suisse de la Chaîne du Bonheur. Avec ces dons, la communauté soutient les personnes âgées et les personnes en situation de handicap, qui font partie du groupe à risque et qui sont aujourd’hui contraintes de vivre dans l’isolement, mais aussi, entre autres, les familles en situation de pauvreté et les personnes sans-abri.

Dr. Markus Leser

Dr. Markus Leser

Le Dr Markus Leser est responsable du domaine spécialisé «Personnes âgées» et membre de la direction de CURAVIVA, qui fait partie de la communauté HIN.

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Auteur: Philipp Senn - Responsable Communication

Les langues et les technologies de l’information m’ont toujours fasciné – chez HIN, je peux combiner les deux. Je suis responsable Communication chez HIN et intervenant «à temps partiel» pour la HIN Academy, et je souhaite transmettre à nos lecteurs les multiples facettes de la transformation numérique et les sensibiliser aux questions de sécurité informatique qui en découlent.

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Les langues et les technologies de l’information m’ont toujours fasciné – chez HIN, je peux combiner les deux. En tant que spécialiste de la communication, j’ai acquis de l’expérience dans l’informatique, le secteur associatif et l’administration publique. Je suis responsable Communication chez HIN et intervenant «à temps partiel» pour la HIN Academy, et je souhaite transmettre à nos lecteurs les multiples facettes de la transformation numérique et les sensibiliser aux questions de sécurité informatique qui en découlent.

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