Diagnose Blackout

Diagnostic: blackout

Philipp Senn
Philipp Senn

Mon cabinet médical est-il paré au risque de pénurie d’énergie? Nous sommes probablement nombreux à nous être posé ce genre de questions ces derniers temps, c’est pourquoi Lucas Schult n’écrit cette fois pas sur la cybersanté comme d’habitude, mais sur la pénurie d’énergie.

  Cet article a été publié au Bulletin des médecins suisses le 30 novembre 2022.

Nos appartements sont chauds même en hiver, nous regardons la télévision le soir à la lumière, nous rechargeons nos smartphones tous les jours – tout cela va de soi pour nous en Suisse. Ou l’était tout au moins jusqu’à ce que nous prenions conscience de la menace de pénurie de courant. Avant ces derniers mois, rares étaient sans doute les personnes à se soucier d’une pénurie d’énergie. Il en va de même pour nous, les spécialistes informatiques qui travaillons chaque jour dans l’eHealth et la numérisation.

Les conséquences d’un blackout

Malheureusement, une panne de courant généralisée qui durerait plusieurs heures, voire plusieurs jours, entraînerait des répercussions bien plus importantes qu’il n’y paraît au premier abord. En effet, nous avons besoin d’énergie pour bien plus que nos lampes et nos ordinateurs: la téléphonie IP, les infrastructures de réseaux, le réseau de téléphonie mobile, les trains et les trams, les feux tricolores, les chauffages au fuel et mêmes les panneaux solaires ne fonctionnent pas sans courant. 

Peut-être vous êtes-vous déjà demandé si vous pourriez préparer votre cabinet à une telle situation en achetant un groupe électrogène de secours? À titre personnel, je considère de tels groupes comme une bonne chose. Qui en possède un ne devra pas, le cas échéant, se retrouver dans le noir, il pourra travailler sur ordinateur (mais sans Internet!) et peut-être même utiliser les appareils d’analyse du cabinet. Il ne serait toutefois pas envisageable de poursuivre sans problème l’activité du cabinet malgré le courant de secours, et certainement pas en cas de panne de courant prolongée. Comment travailler sans téléphone, Internet ni possibilités de réfrigération et sans pouvoir collaborer avec des laboratoires externes?

Il est important que vous soyez conscient que l’électricité est un bien précieux qui n’est pas inépuisable. Cette prise de conscience aura beaucoup d’effets si nous la pratiquons tous.

Une interruption brève de l’approvisionnement en électricité, planifiée ou ordonnée, n’est plus un scénario irréaliste. Saviez-vous que certains appareils peuvent être endommagés si l’électricité est coupée pendant qu’ils fonctionnent? Le cas échéant, il est également possible de perdre des données. Avant toutes les interruptions de courant prévues, éteignez correctement tous les appareils de votre cabinet – ordinateurs, infrastructure de serveur, appareils de laboratoire, etc. En plus de protéger vos appareils, cette démarche possède un avantage supplémentaire: si vous avez branché plusieurs appareils sur une multiprise, ils redémarrent en même temps après une coupure de courant. Cela nécessite tellement de courant qu’il peut éventuellement «endommager» le fusible correspondant. En revanche, si vous rallumez vos appareils de manière séquentielle, vous mettez toutes les chances de votre côté.

Économiser le courant dans les cabinets médicaux

L’économie de courant est également un sujet d’actualité. Si l’énergie se fait rare, toute la population – y compris les cabinets médicaux – sera éventuellement obligée de réduire sa consommation d’énergie. Même si nous n’en arrivons pas là, ne pas gaspiller l’électricité est une bonne chose. Et enfin, une baisse de la consommation de courant en cette période d’explosion des prix de l’énergie a des répercussions positives sur la rentabilité d’un cabinet médical. Les conseils suivants sont faciles à mettre en œuvre, dans les cabinets comme à titre privé. Éteignez la lumière lorsque personne ne se trouve dans la pièce. Soyez économe avec l’eau chaude et baissez le chauffage à 20°C. N’aérez que brièvement les fenêtres grandes ouvertes. Et enfin: débranchez les appareils qui ne servent pas. Un appareil de radiographie, par exemple, peut être coupé du courant et ne fonctionner que lorsqu’un patient ou une patiente a besoin d’une radio. Planifiez soigneusement, car certains appareils ont besoin d’un peu de temps avant d’être opérationnels. Attention: de nombreux appareils consomment de l’électricité même en mode veille.Dans le domaine de la sécurité informatique, je parle souvent de «awareness», la conscience permanente d’une certaine chose. Et je considère cette conscience comme importante en termes d’énergie: vous ne devez pas du jour au lendemain prendre des douches froides. Il est bien plus important que vous soyez conscient que l’électricité est un bien précieux qui n’est pas inépuisable. Cette prise de conscience aura beaucoup d’effets si nous la pratiquons tous.

Lucas Schult

Lucas Schult

Lucas Schult est directeur (CEO) de HIN. Il écrit régulièrement au Bulletin des médecins suisses à propos de la sécurité numérique.

Philipp Senn
Auteur: Philipp Senn - Responsable Communication

Les langues et les technologies de l’information m’ont toujours fasciné – chez HIN, je peux combiner les deux. Je suis responsable Communication chez HIN et intervenant «à temps partiel» pour la HIN Academy, et je souhaite transmettre à nos lecteurs les multiples facettes de la transformation numérique et les sensibiliser aux questions de sécurité informatique qui en découlent.

Expertise

Les langues et les technologies de l’information m’ont toujours fasciné – chez HIN, je peux combiner les deux. En tant que spécialiste de la communication, j’ai acquis de l’expérience dans l’informatique, le secteur associatif et l’administration publique. Je suis responsable Communication chez HIN et intervenant «à temps partiel» pour la HIN Academy, et je souhaite transmettre à nos lecteurs les multiples facettes de la transformation numérique et les sensibiliser aux questions de sécurité informatique qui en découlent.

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